Sunday, September 14, 2014

This is not 'sweet', this is depressing / C'est en fait déprimant, Gaza; September 2014










(c) Anne Paq/Activestills.org

How sweet. Gaza still lives. This is summoud. This is amazing and how great to see Palestinians back at the beach and enjoying themselves. And yes I could do a 'nice' photo story about that. But this is not what I want to do. This is not what is important to say right now. Of course Palestinians in Gaza want to live. Of course they do not want to spend their days crying. Of course you can still see smiles here and there, and life goes on despite it all. But do not be misled by the nice photos on the beach or by the lack of media attention (there is hardly any international press here in sharp contrast with the army of international media crews that were here during the 'war'), Gaza is not back to 'normal'.

The truth is that I have never seen such a level of desperation amid the people. Many I talked to, many who I know, especially young men, want to leave Gaza. Thousands already did through a new clandestine route that is very costly. You can make a lot of money out of the despair of people. 'This is not a life' a friend of mine say, and another told me: ' we are just dead alive'. The bombings stopped but the suffering continues. Fishermen and farmers have been shot at, Rafah is closed, barely any help has arrived. No one talks any more about this man-made disaster.The big Gaza prison, now half destroyed inside, is still locked.

Too much is too much. How would you feel after years of being stuck in a small place with almost no open space, with no job opportunities, and at the mercy of bombings? Children talk like adults. The sweetness, innocence, and hope are gone. This is not because of 'hamas'; do not confuse the consequences with the cause. This is because of the injustice of a brutal occupation which has lasted for too long, with our silence and complicity.

The destruction of homes can be repaired, but what about the destruction within?


-------------Français-----------------------------------------------------------------------------------------------

Que c'est beau. Gaza vit toujours. Voilà la summoud. C'est incroyable et c'est si formidable de voir les Palestiniens retourner à la plage et s'amuser. Et oui je pourrais faire un reportage photo avec plein de 'belles' photos sur le sujet. Mais ce n'est pas ce que je veux faire. Ce n'est pas ce qu'il est important de dire pour le moment. Bien sûr, les Palestiniens de Gaza veulent vivre. Bien sûr, ils ne veulent pas passer leurs journées à pleurer. Bien sûr, vous pouvez toujours voir des sourires ici et là, et la vie continue malgré tout. Mais ne soyez pas trompé par les belles photos sur la plage, ou le manque d'attention des médias (il n'y a guère de presse internationale ici en contraste avec l'armée d'équipes de médias internationaux qui était ici lors de la «guerre»), la bande de Gaza n'est pas de retour à la «normale».  De quelle normalité peut-t-on parler ici? 

La vérité est que je n'ai jamais senti un tel niveau de désespoir à Gaza.  Beaucoup de Palestiniens à qui j'ai parlé, en particulier les jeunes hommes, veulent quitter la bande de Gaza. Mais aussi des personnes établies ici, des familles et des femmes. Des pères de famille m'ont dit: " pour nous ce n'est pas très grave, notre vie est déjà finie, mais pour mes enfants, quelle vie peuvent-ils avoir ici? Il n'y a rien pour eux."
Déjà des milliers sont partis via un nouvel itinéraire clandestin. Vous pouvez faire beaucoup d'argent sur ​​le désespoir des gens. 

«Ce n'est pas une vie» m'a déclaré un de mes amis. Un autre m'a dit: «nous sommes juste des morts vivants». 

Les bombardements ont cessé, mais la souffrance continue. Les pêcheurs et les agriculteurs se sont fait tirer dessus, Rafah est fermé, l'aide peine à arriver. Personne ne parle plus de ce désastre, de ce tsunami perpétré par des hommes. La grande prison de Gaza, maintenant à moitié détruite à l'intérieur, est verrouillée. 

  Trop, c'est trop. Comment vous sentiriez-vous après des années à être coincé dans un petit territoire avec presque pas d'espace ouvert, sans possibilités d'emploi, et à la merci des bombardements? Les enfants parlent comme des adultes. La douceur, l'innocence et l'espoir sont partis. Non, ce n'est pas à cause du «hamas»; et il ne faut pas confondre les causes avec les conséquences. C'est à cause de l'injustice d'une occupation brutale qui dure depuis trop longtemps, avec notre silence et notre complicité. 

La destruction des maisons peut être réparée, mais qu'en est-il  de la destruction à l'intérieur des gens?

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